Le déni du profit seul

7 Le déni du seul critère de profit

Même si le créateur d'entreprise a une bonne idée à la fois génératrice de profits, d'utilité humanitaire indéniable, de pollution environnementale nulle, on ne peut pas admettre que le créateur devenu chef d'entreprise et actionnaire, puisse considérer cette entreprise comme la sienne propre et ainsi décider et encaisser le résultat de la vente éventuelle de celle-ci. En effet, son entreprise grandira essentiellement grâce au travail, à l'intelligence et à l'engagement personnel de tous ses employés d'une part, grâce aux mises de fond des actionnaires d'autre part.
Il me semble évident que le travail, l'intelligence, l'engagement des gens sont des valeurs autrement supérieures au bon placement de quelques sous. Je pense donc que l'entreprise appartient autant (voire plus) à ses employés qu'à ses actionnaires. Du coup lors de la vente d’une entreprise, l'ensemble des employés doit encaisser au moins autant que l'ensemble des actionnaires. Mieux encore, les employés doivent avoir voix de décision aux discussions préalables à cette vente. Normal, équitable.
Qu'on ne vienne pas me dire que les salariés sont déjà bien payés durant leur emploi ! Les patrons et actionnaires d'une entreprise s'allouent également de bons revenus. De plus les actionnaires touchent des royalties chaque année si l'entreprise va bien.
Qu'on ne me dise pas que le créateur d'entreprise actionnaire a pris tous les risques seul ! C'est faux car si les employés n'avaient pas cru dans l'entreprise nouvelle et pris le risque d'être licenciés, l'entreprise n’aurait pas pu se développer.
Remarque 1 : la mécanisation, l’automatisation, la robotisation permettent de se passer de personnel ; c’est donc une voie royale choisie par tous ceux qui recherchent le profit maximum et veulent éviter tout partage de richesses avec les roturiers. Mais cette tendance lourde actuelle a deux défauts majeurs : d’une part elle est extrêmement énergivore et pilleuse de ressources rares de notre planète. D’autre part elle laisse sans emploi un très grand nombre de personnes et ce d’autant plus que ces personnes sont peu intellectualisées et/ou formées. Et pourquoi ces gens n’auraient ils pas le droit de vivre décemment ?
Remarque 2 : Toute entreprise ne crée pas des biens et services qui sont réellement utiles au plus grand nombre. Et si elle le fait lors de sa création, il est vraisemblable que l’évolution du monde rende ses produits obsolètes un peu plus tard. Il me semble nécessaire d’évaluer toute production d’une entreprise au regard de son utilité pour le plus grand nombre. Pas facile, certes mais à faire de toute urgence pour éviter ou du moins limiter des productions réservées aux seuls nantis.

Edité le:05/03/2019