Faire société ...

Vu les différentes menaces existentielles (guerres militaires, économiques, maladies, dérèglement climatique, perte de biodiversité, accumulation de déchets et polluants), nous avons besoin, plus que jamais, de faire société.

Faire société c’est d’abord être solidaires et refuser l’égocentrisme, l’individualisme, le chacun pour soi ; c’est donc combattre le système économique libéral et mondialiste actuel parce que celui-ci :
- génère une concurrence néfaste entre les entreprises et les pays
- cherche à vendre et à faire le profit de quelques uns aux dépens de tous les autres
- invente des besoins et crée de nouveaux produits uniquement pour faire tourner la machine économique au mépris des réelles attentes des gens
- extrait toujours davantage de matériaux, de minerais, de fossiles qui dérèglent le climat, nuisent à la biodiversité, empoisonnent nos existences.

Faire société, c’est faire en sorte que tous les hommes trouvent une place dans cette société, soient utiles et vivent dignement ; c’est donc combattre l’élitisme, la performance, les inégalités monstrueuses, l’acceptation du chômage.
Autrefois, l’idiot du village était accepté par la collectivité et pouvait survivre au milieu des gens.
Hier, les écarts de revenus entre les plus pauvres et les plus riches existaient déjà mais ils étaient beaucoup moins importants qu’aujourd’hui.
Les défis contemporains sont énormes ; nous aurons besoin de tous pour les relever et surtout des ‘petites mains’ courageuses et essentielles. Alors pourquoi, les entreprises et même les administrations publiques privilégient-elles l’efficacité et poussent-elles les moins efficaces au chômage ?
Comment peut-on justifier les salaires et revenus énormes des plus riches ?
Qui peut croire que leur intellect ou leur aptitude physique soient des milliers de fois supérieures à celles des ‘petites gens’ ?
Pourquoi ces élites trouvent normal de s’enrichir toujours plus et ferment les yeux sur la misère du monde ?
Leur attitude démontre qu’ils ne font pas société ! Ils sont à bannir.

Faire société, c’est déterminer en commun, des objectifs communs conformes aux enjeux vitaux de l’humanité et plus largement de tout ce qui est vivant. C’est donc contrôler en commun que toutes les entreprises et toutes nos institutions respectent ces objectifs communs.
Par commun, on entend communauté des gens de toutes classes sociales avec un principe de respect de la parité sociale de toutes les instances de décision publique ou privée.

Faire société, c’est arrêter aussi vite que possible notre système économique mercantile actuel et le remplacer par un système solidaire et vital. Le but de la société n’est plus de faire du profit dans le mobilier ou l’immobilier, le but est de créer les conditions de survie de tous les gens face aux dangers qui nous menacent.
Cette transition est difficile puisqu’il faut passer d’un système d’abondance marchande, d’inégalités énormes à un système de sobriété et de partage équitable des services et des biens essentiels.
Remarquons que cette transition signifie décroissance des biens pour le système mercantile actuel et que celle-ci est conforme à la transition écologique et la sobriété recherchée.
A l’inverse, le nouveau système faisant société signifie croissance de la solidarité et des échanges de services entre les gens. Il implique également d’utiliser les bonnes volontés de tous et de supprimer le chômage.

Faire société, c’est peut-être de refaire vivre la société locale, de combattre les grosses structures actuelles qui s’éloignent des réalités de terrain et qui nous imposent pourtant leurs décisions trop souvent mauvaises.
Les gens maîtrisent mieux ce qui se passe dans une petite école, dans un village, dans une petite entreprise.

Faire société, c’est encourager la participation la plus large des gens dans toutes les institutions existantes, c’est éviter que se soient toujours les mêmes qui s’investissent.

Il me semble que la violence observée actuellement reflète justement le fait que nous ne faisons plus société.
Faire société, c’est d’abord de lutter contre le pouvoir politique de notre pays parce que toutes les décisions qui ont été prises et qui seront prises par celui-ci ne font pas société et nous précipitent dans un monde de combat permanent et de violence.

Edité le:10/04/2024