Bien sûr, tu as pris quelques rides au visage
Ce sont les traits, les traces, le façonnage de l’âge
Ces marques qui restent d’avoir bien vécu et bien ri
Que tu caches sous le maquillage et la poudre de riz.

Mais je remarque surtout ton regard toujours vif
Ton plaisir de vivre, le verbe clair, le rire communicatif !
Et cette toute nouvelle robe que tu arbores ce jour
Pour faire l’élégante pour tes proches, tes amis, ta cour.

Je le sais bien : tu aimes courir les grands magasins
A la recherche d’un vêtement seyant qui te va bien.
Souvent tu le ranges dans une armoire soigneusement
Et ne le ressort pour le porter que tardivement.

De tes mains, tu réalises quelques sculptures
Un lion, un cheval, un taureau plus vrais que nature
Une femme aux formes généreuses voire plantureuses.
Il faut te voir malaxer la cire, le plâtre ou la terre, radieuse.

Sans cesse tu t’informes sur les peintres et leurs oeuvres
Tu sais commenter les plus grands chefs d’oeuvre
D’Aix en Provence à Paris, les musées tu as parcouru
Quel peintre contemporain, quel nu, te serai inconnu ?

Mais tu as fait bien mieux, il n’y a pas si longtemps
Tu as enfanté deux petits êtres bien vivants, palpitants
Cécile et Olivier ici présents, devenus grands
Et déjà de petits enfants autour de maman grand.

Françoise, j’ai toujours envie de prendre ta main
De t’entourer tendrement de mes bras le matin
Te toucher, ressentir la douceur de ta peau
Te parler au creux de l’oreille, tous deux dispos.

Je te revois, ma femme aimée à l’âge de vingt ans
Au badminton jouant, ta jupe courte virevoltant !
Depuis les printemps se sont ajoutés aux printemps
Mais quand tu aimes, tu as toujours vingt ans !