Pour un langage universel

Il est curieux de constater que les religions semblent toujours avoir des adeptes dans notre monde hyper rationnel.
Pourquoi Dieu laisse-t-il donc les hommes se détruire par les armes ou par la concurrence économique ?
La réponse rationnelle est évidente : parce que Dieu n’existe pas !
Comment certains croyants peuvent-ils se persuader que leurs prières, leur respect du culte vont leur permettre d’accéder, après leur mort, au nirvana, au paradis ? Pire encore, comment certains croient que l’extermination des païens va leur donner cet accès au paradis alors même que leur religion les incite à s’aimer les uns les autres ?

Certes, la croyance, la foi ça ne s’explique pas. Pourtant, soyons honnêtes avec nous mêmes ; ce sont bien les hommes qui ont inventé le concept de Dieu et pas le Saint Esprit !
Ce sont ces mêmes hommes qui ont créé la bible, le coran, etc … Pour ce faire ils se sont inspiré de règles de vie comme :
tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas …
Des règles assez évidentes pour que les hommes puissent vivre en société sans craindre leur prochain. Des règles parfois détournées et punies sévèrement parce qu’elles sont le ciment de la société.
Point besoin de religion pour cela ! On peut même penser que la variété des religions et la variété des règles et des cultes correspondants cassent le ciment de la société.

De même il est étonnant que de multiples langages et dialectes persistent dans notre monde rationnel et ce malgré la facilité des communications modernes.
Certes, l’anglais apparaît comme la langue universelle tout particulièrement dans le business.
Mais des ethnies, des peuples maintiennent fort longtemps leur langue et même l’enrichissent au contact des autres sans pour autant la dénaturer.
Souvent les territoires d’une langue sont forts petits tel le danois, le flamand ou l’islandais. L’Islande est une île très peu peuplée (environ 400.000 habitants)  qui garde donc facilement sa langue propre. Par contre le Danemark n’est pas une île ; ses habitants côtoient des flamands et des allemands, voire des suédois toutes langues qui se distinguent les unes des autres même s’il existe des ressemblances. N’étant pas linguiste, la création d’un dialecte ou d’une langue et sa persistance sont un grand mystère pour moi. Qui peut m’éclairer sur ce point ?
Ici encore, il semble bien que la langue fasse société mais que la disparité des langues casse un peu ce ciment social.

En rapprochant ces deux thèmes, j’imagine la création d’une langue universelle facile à apprendre pour tous et véhiculant dans ses racines des règles du bien vivre ensemble quasi-religieuses … mais sans Dieu !
Cette langue ne peut être l’anglais dans la mesure où le business basé sur la réussite financière personnelle s’oppose à la volonté de faire société partageuse.
Cette langue ne peut être l’Esperanto trop fondé sur les langues européennes.
Cette langue universelle doit pouvoir se mimer (*), se parler et s’écrire d’une manière qui chante tant pour les asiatiques, que les américains du sud, les moyen orientaux et les occidentaux !

Cette langue ne doit pas comporter beaucoup de mots/signes afin de faciliter son apprentissage.
Mais les mots/signes doivent être choisis méthodiquement et avoir une signification forte et universelle.
Ils doivent aussi permettre leur déclinaison en significations différentiées par l’ajout d’un suffixe par exemple. Ainsi bien que la langue reste universelle, chacun peut l’enrichir, la personnaliser, l’imager en fonction de ses us et coutumes.

Les moyens de l’IA peuvent nous aider à construire ce dictionnaire de base pour quelques langues bien choisies dont le langage des signes. Ensuite il faut traduire ce dictionnaire de base dans tous les langages existants. Le soumettre à chaque entité linguistique pour critique. Certains mots ou signes seront alors supprimés, regroupés ; d’autres seront créés. Les mots faisant partie des règles du bien vivre ensemble seront les premiers à créer. Ce processus d’élaboration du dictionnaire des mots devra être itéré, bien sûr, jusqu’à consensus final.
A ce moment, il faudra définir les combinaisons de phonèmes et signes universels qu’on associe à chaque mot ainsi que la manière de les écrire. Les mono-phonèmes et signes simples seront réservés aux mots les plus courants. On essayera de limiter les mots à deux phonèmes seulement. Tous les phonèmes retenus seront accessibles, compréhensibles par toutes les oreilles de ce monde. Cette itération de construction de la langue universelle aboutira à un nouveau consensus.
Restera alors à préciser les règles de construction des phrases ou assemblage des mots, lesquelles auront déjà transparu dans le précédent consensus. Ces règles seront utilisées au premier chef pour construire les règles du bien vivre ensemble. De préférence, on fera en sorte que cet assemblage des mots soit chantant, gai à prononcer, amusant à mimer le plus souvent. Néanmoins les mots correspondants à des mots ou des actions néfastes ne seront pas ou beaucoup moins chantants.

(*) la langue universelle doit être utilisable par les sourds; peut être même que la langue des signes qui existe déjà est la bonne base de la langue universelle.

Quel organisme mondial est-il apte à développer cela ? Bien plus qu’un langage universel, il s’agit là d’une tentative d’humaniser notre monde à l’opposé de la mercantilisation et du business.
Du coup on peut déjà éliminer l’ONU et ses subdivisions ainsi que toutes fondations, celles-ci ayant trop souvent des approches mercantiles visibles ou cachées.
Reste peut être certaines ONG ?
On peut aussi rêver que toutes les religions du monde s’associent dans ce projet de langue universelle visant à plus d’humanité même si à terme la naissance et la réussite de la langue universelle signifie la fin de toute religion particulière.

Edité le:12/03/2024