Populisme et démocratie

12 Populisme et démocratie

Les élites, l'intelligenzia, les bien pensants, … considèrent qu'ils sont seuls capables de prendre les décisions concernant le pays. Ils s'arrogent le droit de mettre le pays en état d'urgence voire même en guerre sans concerter le moins du monde la population alors que de telles décisions sont très lourdes de conséquences pour tous et particulièrement pour cette population.

De même les éditorialistes, les journalistes, les médias sont constitués de gens qui restent entre eux et forme une classe (ou une caste?) qui se distingue du peuple. Eux seuls se croient capables de bien raisonner et débattre sur tous sujets. Ils tentent bien parfois de faire des sondages auprès de la population mais utilisent pour cela des panels types et posent des questions orientées qui ne permettent en aucune façon d'obtenir l'avis réel de cette population dans toute sa diversité. Au mieux sont ils capables de mesurer le taux d'écoute d'une radio ou d'une chaîne télévisée, ce qui représente une information fort maigre au regard de ce que pensent, veulent ou désirent les gens. La plupart des sondages n'ont qu'un seul but : conforter l'action ou l'orientation politique de celui qui commande ce sondage.

Pire encore cette caste des politiques, journalistes, élites … est souvent sous l'emprise des lobbies de l'industrie et de la finance. Tout se passe comme si il y avait un petit groupe de gens qui décide de tout et donc de l'avenir du reste de la population. Et si par hasard, vous qui ne faites pas partie de cet entregent, osiez émettre une idée autre que celle de leur pensée unique, soyez assuré d'être rejeté, ignoré et sûrement pas diffusé !

Si votre idée politique a pour objet de remettre en question le système démocratique actuel avec sa constitution héritée de De Gaulle, il est fort probable que l'on vous targue d'être populiste ! Pour cette intelligenzia, le peuple et ses idées populaires … ça n'est pas possible : évidemment, il faut qu'eux seuls imaginent et mettent en œuvre les idées qui les arrangent et qui confortent leur position de privilégiés.

Comment le peuple peut il reprendre plus du pouvoir qui lui est du ?

Au niveau politique, la suppression du cumul des mandats est un premier point positif obligeant à terme à élargir la classe politique et à la renouveler. La mise en place de 2 mandats seulement voire d'un seul mandat serait encore plus efficace sous cet angle.

Remarque 1 : la notion de CDF (contrat à durée de 7ans) est assez proche de la notion de mandat unique. A chaque fois l'idée est double :
au niveau personnel, remise en question de sa vie y compris politique tous les 7 années ; ceci est à priori favorable à l'individu dont la vie n'est pas un fleuve tranquille dans un monde qui bouge !
Au niveau politique ou entreprise, on évite la népotisation, le vieillissement des employés, on trouve d'autres personnes, d'autres idées ; ceci est à priori favorable à la bonne évolution d'une entreprise ou d'une institution, évite l'encroûtement, oblige à s'adapter au monde qui change !

Mais le peuple peut également remettre en cause la constitution et le système démocratique actuel.

La démocratie directe est possible pour un groupe d'environ 100 personnes. Dans un tel petit groupe, les membres du comité de pilotage du groupe peuvent être choisis directement par les membres du groupe. Ils assurent au jour le jour, toutes les actions et prennent toutes décisions dans l'intérêt général du groupe. Ces actions et décisions sont chacune, votées par l'ensemble des membres du groupe.

Remarque 1 : Pour que le système fonctionne vraiment de façon démocratique, il ne faut pas que ce soit toujours les mêmes qui soient membres de l'équipe de pilotage. Même en cas de démocratie directe, le mandat unique ou le CDF doit être la règle.

Remarque 2 : Dans ce petit groupe de gens, tous sont à priori aptes à piloter et il faut s'interdire de créer une mini élite qui serait seule à piloter le groupe.

Dès que le groupe de personnes devient grand, par exemple supérieur à 10.000 personnes, la démocratie directe ne peut plus s'appliquer. C'est ainsi qu'a été imaginé la démocratie représentative. Dans ce modèle, certaines personnes candidatent pour être élus par tous. Ces candidats se présentent ainsi comme les futurs membres du comité de pilotage du groupe. Une fois élus par les électeurs, les candidats sont membres du comité de pilotage. Ici encore ils assurent au jour le jour, toutes les actions et prennent toutes décisions dans l'intérêt général du groupe. Mais chacune de ces actions ou décisions ne sont plus votées au fur et à mesure par les 10.000 personnes du groupe. Le groupe a simplement donné mandat au comité de pilotage et demandé à ce comité d'appliquer une liste d'actions et d'orientations prévues à l'avance. C'est cette liste que l'on appelle généralement programme laquelle est proposée au vote du groupe. Bien entendu, il peut y avoir divers programmes proposés et divers candidats derrière chaque programme. C'est cette relative diversité des programmes qui permet, en principe, aux électeurs de choisir la liste qui semble plus proches de leurs intérêts.

Les remarques 1 et 2 énoncées par rapport au système de démocratie directe s'appliquent également et même encore plus, ici.

Remarque 3 : Les 'intérêts' de chaque électeur ne sont pas l'intérêt général et il y a bien un risque de dévoiement du système représentatif.

Remarque 4 : Les élus ont tendance à considérer qu'ils peuvent prendre toutes actions et décisions en leur âme et conscience, sans en référer à tout instant au groupe, dans la mesure ou ces actions ou décisions sont conformes au programme pour lequel ils ont été élus. Or, ce programme a tendance à ratisser large pour augmenter les chances d'être élu. Du même coup, les actions et décisions réelles des élus peuvent diverger largement par rapport à ce que souhaitent les électeurs. Dans tout système de démocratie représentative, il faudrait donc qu'existe un moyen, pour les électeurs, de dénoncer toute action ou décision … sans attendre le prochain mandat et les prochaines élections. Vu la vitesse à laquelle change notre monde, ce moyen est essentiel.

Remarque 5 : Le scrutin majoritaire. Il a été imaginé pour donner une majorité confortable au membres d'une liste d'élus et ainsi éviter des débats sans fin avec une autre liste ayant presque le même nombre d'élus. Ce système se justifie lorsque 2 ou plusieurs listes/partis sont presqu'à égalité de voix. Par contre il est totalement injustifié lorsque le partage des voix donne déjà un avantage à une liste/parti. Il serait excellent de remettre en cause le scrutin majoritaire dans ce cas. Il faut donc imaginer un scrutin à la fois majoritaire et proportionnel selon le décompte de voix.

Par exemple si 2 listes sont à 49 % et 51 % on attribue 2 sièges supplémentaires à la liste en tête et 2 de moins à l'autre liste. Pour 47 % et 53 % on attribue 1 siège supplémentaire au vainqueur, un siège de poins à l'autre liste. Par contre si la première liste obtient 30 % et la seconde 70 % on attribue le nombre de sièges proportionnellement.

Remarque 6 : La liste qui est majoritaire a souvent tendance à prendre les actions ou décisions de son propre chef sans se soucier des listes minoritaires. Cette pratique est une ineptie sans nom ; en effet elle prive le comité de pilotage de toute institution d'un grand nombre d'intelligences. Elle incite ces membres (exclus) du comité à l'attentisme et à la passivité. Elle permet aux membres majoritaires de s'enfermer dans leurs idées, leur dogmatisme et ainsi de prendre des actions ou décisions qui ne sont plus du tout de l'intérêt général. Il serait bon que les dossiers d'une institution soient systématiquement répartis entre les différentes tendances d'un comité ; ceci afin que tous les élus même minoritaires travaillent sur quelques dossiers. Ces dossiers ayant plus ou moins d'importance, faire en sorte que tous les dossiers importants ne soient pas confiés à la seule liste majoritaire !

Voir plus haut le chapitre sur la démocratie qui fous le camp !

Edité le:05/03/2019