Centralisation: un mal entretenu par les politiques

La centralisation par le capital

J'ai reçu aujourdhui même une proposition commerciale de mon distributeur d'eau potable (SEVESC). Celui-ci me propose un contrat d'assurance maintenance de mon installation sanitaire c'est à dire autant pour ce qui concerne les conduites qui apportent l'eau que pour les conduites et installations qui rejettent les eaux usées.Les appareils sanitaires sont inclus dans cette offre d'entretien.

Il m'en coutera quand même 8 euros par mois soit 96 euros par an. Cadeau une année test pour 5 euros par mois soit 60 euros l'année test.

On me fait remarquer que la moindre intervention d'un plombier me coutera au bas mot 100 euros et qu'il ne faille pas m'étonner que cela monte jusqu'à 300 euros et plus.

Mon distributeur d'eau ne manque pas d'air ! Et l'air dans l'eau c'est pas terrible !

Car cette offre est gravissime pour les petits plombiers qui vont :

soit perdre des clients directs de ce fait,

soit passer sous la tutelle de ce distributeur de taches qui ne manquera pas de rogner les marges des petits plombiers.

Cette offre est tout aussi gravissime pour les usagers de l'eau qui:

soit vont payer de plus en plus cher une assurance tout risques sans grand intérêt,

soit vont abuser de ce service, en vue de rentabiliser leur investissement, ce qui est malhonnête.

Cette offre est aussi un camouflet en vue de faire payer par l'usager les carences et fautes du distributeur:

eau trop calcaire ayant tendance à entartrer l'ensemble des canalisations,

eau en surpression ayant pour effet des coups de bélier pour le moins, des ruptures de canalisations, des défaillances d'appareils.

Cette offre est forcément intéressante pour le fournisseur, capitalisme oblige ! Cela signifie donc que la probabilité pour qu'un incident survienne sur l'installation est faible. Le cout habituel d'un tel incident est d'environ 150 euros en moyenne. La marge prise par le distributeur peut être estimée à 50 euros minimum; donc l'incident coute au minimum environ 200 euros. Pour que le distributeur ne perde pas d'argent il faut donc qu'un incident moyen survienne au plus tous les 2 ans.

La réparation initiale vous aurait couté 150 euros soit 75 euros par an; or le service proposé vous a couté 96 euros par an. Vous êtes perdant !

Le plombier est perdant aussi ! Il n'y a aucune valeur ajoutée par cette proposition commerciale.

Il faut la rejeter !

Essayez de faire un petit effort de généralisation et vous comprendrez que ce type de proposition sans aucune valeur ajoutée est trop courant.

Mon banquier me fait des cadeaux ! Traduisez, au lieu de rémunérer un peu plus mes comptes, il centralise des achats que j'aurais pu faire moi même à meilleur prix (sous réserve de chercher un peu, j'en conviens) et il met la pression sur un fournisseur, car il faut bien que l'opération soit rentable quand même !

Mon grand magasin me propose des abonnements intéressants à des journaux ou revues ! Traduisez ...

Mon pompiste me propose des bons et des cadeaux ! Traduisez ...

Non seulement, vous l'aurez compris, ces pratiques n'apportent aucune valeur ajoutée, aucun service valable (donc ne devraient pas être soumises à TVA), mais en plus elles sont perverses car elles diminuent peu à peu la diversité de l'offre (moins de plombiers, moins de types de journaux, moins de cadeaux originaux, ...). Moins de grosses sociétés en situation de monopole capables de faire ces offres (car c'est aussi la guerre économique entre elles quand ce n'est pas l'entente pour maintenir des prix hauts).

C'est triste à dire, mais il y a quelque chose de pourri dans le grand capitalisme !

Si vous en êtes conscient, si vous le pouvez résistez !

On peut récupérer beaucoup d'eau de pluie à condition de disposer de citernes pour la stoker et attendre peu des rares sociétés d'adduction d'eau !

Edité le:05/03/2019