Formation: tronc commun et formation continue



9 Formation et enseignement

Constat du changement rapide de notre monde
Le monde change très rapidement à cause des progrès technologiques, à cause de son envahissement par les déchets ou les polluants ainsi que par le changements climatique du à ces progrès. La rapidité du changement s'explique aussi par la démographie humaine galopante et sa conséquence : destruction d'espèces vivantes (perte de biodiversité).

Dans un monde qui change rapidement, l'enseignement 'une fois pour toutes' tel qu'il est encore proposé aujourd'hui, ne peut être la bonne solution. Même si cet enseignement parvenait à faire des têtes pensantes réellement ouvertes au monde, l'évolution rapide de ce monde exige une actualisation fréquente des connaissances. Actuellement, les aînés sont fréquemment mis au courant des nouvelles technologies par leurs enfants (Internet, Mobiles, …).

On constate également une très grande mobilité du personnel des entreprises. Pour des raisons d'évolution de carrière, d'ambition ou de recherche de meilleure qualité de vie, les gens qui travaillent, changent souvent d'entreprise. Selon l’idée du CDF évoquée plus haut, cette mobilité du personnel des entreprises est même souhaitable.

Pour des raisons économiques diverses dont la compétitivité abusive, les entreprises naissent, changent et meurent plus rapidement qu'auparavant.

Tronc commun court et formation continue
Dans ce contexte, le développement de la formation continue tout au long d'une carrière de salarié semble essentielle.

Je propose donc un système éducatif basé sur un tronc commun assez court, jusqu'au brevet par exemple, jusqu'au baccalauréat peut être. Au delà, la formation continue démarre en parallèle avec le travail dans une entreprise ou une administration.

Le tronc commun de formation a pour objet de fournir les connaissances de base, les bonnes méthodes de raisonnement, le goût de l'étude et le savoir se documenter utilement. Mais aussi un minimum de pratiques professionnelles (en menuiserie, mécanique, électricité, …). En effet, la pratique professionnelle est utile pour développer ses aptitudes manuelles et mettre en pratique les acquis théoriques. De plus dans notre monde matériel, la pratique professionnelle fournit de bons bricoleurs/réparateurs ainsi qu’une meilleure compréhension des problèmes techniques qui seront rencontrés dans la vie. Il s'agit enfin d'éviter le clivage entre études classiques ou scientifiques et écoles professionnelles.

Ce tronc commun ne doit pas pouvoir être influencé par le monde de l'entreprise. Il s’agit de faire acquérir aux élèves des connaissances générales et une bonne logique de raisonnement, une base solide avant toute spécialisation ou apprentissage spécifique qui feront l’objet de la formation continue.

Tous les élèves effectuent la même durée de tronc commun et obtiennent tous le niveau requis ! Comment est ce possible sachant que tous les élèves n'ont pas les mêmes capacités ? Par l'utilisation des compétences des meilleurs au profit des moins bons. En effet, les meilleurs comprennent plus vite et mieux ; il disposent donc de temps disponible par rapport à ceux qui n'ont pas encore acquis les connaissances requises ; ce temps est utilisé par les meilleurs afin d'aider les moins bons. Ainsi tous les élèves peuvent ils progresser globalement à la même vitesse. Les meilleurs ont la possibilité et la chance de compléter la formation des moins bons (intérêt humain) ; les moins bons ne se sentent plus à la traîne. Le professeur devient un directeur des études qui initie le processus d'apprentissage des connaissances de base et s'appuie sur les meilleurs pour démultiplier ces moyens d'acquisition des connaissances. Les classes sont plus solidaires, chacun fait l'apprentissage de la vie sociale future et ce à une vitesse moyenne satisfaisante.

Etre le meilleur à l’école, ce n’est plus avoir les meilleures notes et progresser le plus vite ; être le meilleur, c’est donner de son temps pour expliquer aux moins bons et progresser tous ensemble. Le contrôle de la bonne acquisition des connaissances se fait donc globalement pour la classe. Si certains n’ont pas acquis les connaissances requises, il faut considérer que le transfert de connaissances entre tous, professeur, bons élèves, moins bons, n’a pas fonctionné et en tirer les conséquences.

Remarque 1 : Cette façon d’enseigner incluant professeur et bons élèves a un avantage intéressant pour les petites communes ou on peut trouver ce qu’on appelle classes mixtes ou multi-niveaux. Du coup ; préserver de petites écoles communales qui évitent le transport scolaire inter communes redevient alors possible. Or l’école est un maillon essentiel de toute commune qui crée vie, activité et redynamise la vie rurale par exemple.

Remarque 2 : Le programme de ce tronc commun ne devant pas être spécialisé, on n’y trouvera pas d’orientations littéraires, scientifiques, mathématiques, etc … Du coup, la durée de ce tronc commun sera limitée au Brevet par exemple et à l’âge de 14 à 16 ans.

Remarque 3 : Le programme de ce tronc commun comprend toutes les disciplines utiles à la vie de tous les jours. Il faut savoir compter, résoudre des problèmes, lire, rédiger, s’orienter, connaître son pays et le monde sur les plans géographique, historique, culturel, administratif, législatif, faire du sport individuel et en équipe, ...

Une fois le tronc commun effectué, la formation continue commence et la transition vers le travail se fait comme suit :
La première année après la fin du tronc commun : 95 % de formation et 5 % de travail.
La deuxième année : 80 % de formation et 20 % de travail.
La troisième année : 65 % de formation et 35 % de travail.
La quatrième année : 50 % de formation et 50 % de travail.
La cinquième année : 35 % de formation et 65 % de travail.
La sixième année : 20 % de formation et 80 % de travail.
La septième année et toutes les suivantes : 5 % de formation et 95 % de travail.

Cette dégression de 95 à 5 % de la formation continue est fonction de l'âge de la personne et non de son niveau déjà acquis. La partie dégressive étant fonction de l'âge, tout retard pris dans la formation continue après le tronc commun, peut devenir pénalisant pour l'étudiant. Néanmoins, ce retard est rattrapable compte tenu que la formation continue qui dure toute la vie.

Le système proposé instaure aussi un apprentissage au plus tôt. Il suppose une organisation de cet apprentissage en phase avec la formation de préférence, suffisamment souple pour répondre aux besoins tant du plan de formation continue de base que des entreprises.
La formation continue est très diversifiée et donc peut être spécialisée : on peut ainsi y trouver des formations linguistiques, littéraires, historiennes, géographiques, scientifiques, mathématiques, professionnelles (par exemple : menuiserie, mécanique, automatique, … ).

Non à l'élitisme, oui à un enseignement pour tous
L'enseignement dispensé tant en tronc commun qu'en formation continue ne vise pas à créer une élite. Bien au contraire, cet enseignement vise à donner à chaque individu, des méthodes, des moyens et des connaissances utiles pour lui même et pour les entreprises dans lesquelles il exerce dès le début de sa formation continue.

Taille des établissement de formation (tronc commun ou formation continue)
Cette taille doit rester petite, de l'ordre de 200 élèves maximum. En effet cette petite taille permet à l'équipe pédagogique de connaître réellement chaque élève. Et donc de réagir vite et efficacement en cas de problème. De même la petite taille de l'équipe pédagogique et sa proximité de l'établissement, entraîne une meilleure communication, un meilleur échange entre les enseignants.

Si les établissements sont de petite taille, cela signifie qu'ils sont mieux répartis sur tout le territoire et que les trajets pour s'y rendre sont plus courts. Cette proximité diminue donc les transports de personnes et leur impact néfaste sur l'environnement. Souvent, il sera possible tant pour l'enseignant que pour l'élève de rejoindre l'établissement à pied ou à vélo !Préparation à la retraite
Le travail, même s'il apporte la reconnaissance sociale, n'est pas éternel. Avec l'âge, nos facultés physiques et intellectuelles faiblissent peu à peu. Il serait vain d'exiger qu'un individu travaille jusqu'à la fin de sa vie. Le travail en pâtirait, le travailleur finirait au bagne ! Il faut donc aménager la fin du travail.

Jusqu'à présent, cette fin du travail est déterminée essentiellement par l'âge de départ à la retraite. Ce départ peut être considéré comme brutal dans la mesure où il n'y a aucune transition de prévue. De plus ce départ ne devrait pas s'effectuer au même âge pour tous si on tient compte de l'espérance de vie des individus. L'INSEE connaît l'espérance de vie selon les classes sociales voire même selon les types de métiers effectués. On peut donc fixer un âge de départ à la retraite selon ces critères sans doute plus facile à appliquer que la mesure de la pénibilité. En première approximation, l'âge de départ à la retraite pour l'espérance de vie la plus basse serait fixé à 57 ans et cet âge grimperait à 67 ans pour la plus grande espérance de vie.

Remarque1 : Quiconque doit respecter ce départ, y compris les chefs d'entreprise, sénateurs et autres éléphants que l'on trouve encore aujourd'hui dans les administrations, les organisations politiques et les entreprises privées.

Remarque 2 : La mise en pratique du CDF et d’une formation continue durant toute la vie en entreprise peut amener à tasser l’espérance de vie des individus du fait de CDF ‘pénibles’ et d’autres moins pénibles effectués.

De plus le départ à la retraite doit se faire en sifflet pour éviter la rupture nette entre emploi et retraite. Par exemple, 7 ans avant l'année de départ en retraite, le temps d'activité est réduit de 7 %. A 6 ans, il est réduit de 14 %. A 5 ans de 21 %, A 4 ans de 28 %, A 3 ans, de 35 %, A 2 ans de 42 % et à 1 an de 50 %.

Néanmoins le temps ainsi libéré n'est pas totalement libre ; au contraire il est systématiquement utilisé pour que les anciens délivrent leur savoir-faire, leur expérience aux plus jeunes. Le temps de formation continue des pré-retraités peut même être utilisé pour ce passage de relais. Ce qui pourrait donner à 7 ans avant le départ, 5 % de retour d'expérience aux plus jeunes, A 6 ans 7,5 %, A 5 ans 10 %, A 4 ans, 12,5 %, à 3 ans 15 %, à 2 ans 12,5 % et à 1 an 10 %. Le temps de passage de relais décroît néanmoins pour les 2 dernières années avant le départ en retraite parce qu'il faut respecter le principe du sifflet d’une part et que la motivation du futur retraité peut baisser.

Edité le:05/03/2019